Julie Granger : le décryptage d’une anthropologue

New York

La Vie en mouvement paru aux Éditions Eyrolles, c’est l’histoire d’une jeune fille qui commence la danse à l’âge de 7 ans et qui se met à rêver d’une vie extraordinaire. À force de discipline, de travail et de sacrifices, Julie Granger intègre le Boston Ballet. L’histoire pourrait s’arrêter là. Pourtant ce n’est que le début d’une vie faite d’opportunités, de coups du sort, d’acharnement parfois, d’acceptation d’autres fois. Celle qui a été danseuse, traîner de fitness ultra demandés et bankables, puis créatrice de la méthode Brooklyn BarreⓇ et enfin fondatrice d’une véritable communauté de passionné(e)s, dispense aujourd’hui ses cours dans près de 65 pays grâce à sa plateforme en ligne The Studio +.

Son livre est divisé en 4 parties. Vous découvrirez son parcours de danseuse, de traîner et d’égérie chez Equinox, la blessure qui a bousculé ses projets, sa renaissance et la création de sa propre méthode d’entraînement, puis son expérience en tant qu’entrepreneuse pour réussir selon ses propres codes et envies. Outre les parties biographiques, le livre contient des exercices de Brooklyn BarreⓇ qui peuvent être reproduits à la maison et une partie sur les jugements et freins qu’elle a pu rencontrer en tant que femme et créatrice d’entreprise. Elle relate et analyse les faits sous le prisme du recul et du succès qu’elle connaît aujourd’hui.

Pendant plus d’une heure, nous avons eu la chance de pouvoir échanger avec Florence Soulé-Bourneton, anthropologue à l’Institut National Universitaire Champollion, qui a étudié la gestion du vieillissement des danseurs et danseuses dans les maisons d’opéra en France. Nous avons essayé de transposer le parcours de Julie Granger et les notions évoquées dans le livre à l’univers de la danse classique en France. Je vous partage notre conversation.

La vie en mouvement
Source : Fnac.com
  • Julie Granger fait le choix de déménager à Boston pour développer sa pratique de la danse, est-ce que parmi les danseurs que tu as rencontrés, certains sont passés par les Etats-Unis ou est-ce qu’ils ont été formés en France et fait leur carrière en France ?

Florence Soulé-Bourneton: « La recherche que j’ai faite portait essentiellement sur l’Opéra de Paris et plus particulièrement, mon point de départ, c’était le Conservatoire de danse de Paris. Ce qui m’intéressait c’était le travail accompli par les institutions de formation pour des danseurs qui les intègrent très tôt, très jeunes. J’ai donc suivi une population qui s’est majoritairement dirigée ensuite vers l’Opéra de Paris et les grands ballets français. Mais il y a quand même une totale internationalisation et beaucoup de passerelles entre les différents pays. Et les Etats-Unis sont assez réputés pour la formation et les ballets professionnels. Ce que je sais c’est que le système est beaucoup moins géré par l’Etat qu’en France. Ce sont de grandes écoles privées notamment comme la Martha Graham Dance Company ou Alvin Ailey American Dance Theater qui forment l’élite américaine. En France, on compte deux conservatoires nationaux supérieurs, l’École de l’Opéra de Paris, des conservatoires régionaux ainsi que des écoles nationales financées par l’État et ce système public n’existe pas aux US. Je suppose que ça doit avoir des incidences sur la formation, l’emploi et la façon dont tu travailles. De plus, le statut d’intermittent n’existe pas aux Etats-unis, c’est un système purement français ». 

  • Quel était le sujet de ton étude ?

F.S.B : « J’ai suivi des danseurs de 1980 à 1989 pour étudier une population avec une carrière d’une durée d’environ 20 ans pour travailler avec des gens qui avaient une vingtaine d’années de carrière et étaient sur une phase de reconversion aux alentours de 2005″.

  • Quelle est la durée d’une carrière de danseur ?

F.S.B : »Ça dépend des types de danse mais globalement on va dire qu’ils terminent leur carrière aux alentours des 35 ans. C’est la moyenne. Sauf que, l’Opéra de Paris, qui est l’élite française, offre des contrats de droit public. Les danseurs sont alors des fonctionnaires de la danse qui vont jusqu’à 42 ans et demi, âge auquel ils sont obligés d’arrêter. Il y a des ballets un peu plus contemporains qui ont des danseurs qui vont aller jusqu’à une quarantaine d’années mais il y a globalement un déclin après 35 ans ». 

  • Cela veut dire qu’à l’Opéra de Paris, à 42 ans et demi, ils ont la retraite ?

F.S.B : « Oui, c’est le cas car ils ont un contrat de travail avec l’État et c’est la seule institution en France à avoir ce contrat de droit. Mais presque tous continuent quand même à danser ou à exercer en tant que professeur. À l’Opéra de Paris, la plupart des enseignants sont des anciens danseurs qui ont arrêté leur carrière à 42 ans et demi. Ils perçoivent donc une pension pour leur retraite et continuent en tant que professeurs en complément. Ce sont tous des sportifs de haut niveau qui sont usés physiquement mais ne veulent pas pour autant arrêter ».

Florence
Florence Soulé-Bourneton - Source : LinkedIn
  • Justement, quels sont les types de reconversions ?

F.S.B : « Cela dépend des carrières. Ceux qui sont étoiles, les solistes on va dire, sont souvent recrutés soit pour être professeurs dans les grandes écoles, chorégraphes invités ou ils font des masterclass à l’étranger. L’élite va fonctionner un peu sur cette logique-là. Pour les autres, il y a ceux qui partent sur l’enseignement dans d’autres écoles, qui ouvrent leur propre structure ou deviennent chorégraphes, et fondent leur compagnie. Et après, il y a tout le pôle travail du corps que ce soit le fitness, le yoga, le bien-être, le pilates, ….Par exemple, je connais une danseuse qui a monté le Blooming Studio

Il y a ceux qui partent vers des médecines alternatives : ostéopathie, massage, shiatsu, qui sont moins sur la partie physique mais plus sur la partie soins. Il y a d’autres profils qui vont être autour du spectacle, les maquilleurs, les perruquiers, les techniciens, costumiers, scénographes. J’en ai rencontré un qui a créé sa marque de textile de danse. Puis il y a ceux qui changent complètement de domaine, comme une danseuse qui est devenue fleuriste. Mais ça reste très anecdotique ».

  • Dans le livre, elle évoque l’envie de partir quand on est au sommet. Comment savent-ils à quel moment s’arrêter ? Qu’est-ce qui déclenche le choix de dire stop à part, bien sûr, s’ils sont sous contrat ?

F.S.B : « Ce que j’ai pu observer dans mes travaux, c’est que c’est plutôt multifactoriel. Souvent, un seul facteur n’est pas suffisant pour déclencher une fin de carrière. On se dit, par exemple, une blessure, ça peut être rédhibitoire. Oui et non. Il y en a beaucoup qui reviennent suite à une blessure. Et un jour, à la troisième, quatrième blessure, ils ne reprennent pas. La question est : la blessure est-elle plus grave ? Pas forcément.

Pour les femmes, il y a aussi la question de la maternité qui se pose. Autour de la quarantaine, elles se disent, si je veux être maman, il va peut-être falloir que je réfléchisse différemment. Et cette question on ne l’a pas chez les hommes qui sont pourtant souvent en couple avec des danseuses. Physiquement, la problématique n’est pas la même mais on pourrait se dire qu’en termes de responsabilité oui, que c’est un engagement des deux parties, mais pourtant non. La maternité n’est absolument pas un frein à la carrière des danseurs de sexe masculin. Quand ils sont conjoints, souvent, elles arrêtent avant eux en fait. Et c’est désastreux pour les solistes, beaucoup moins dans le corps de ballet où elles peuvent se permettre d’être absentes. Et il y a moins d’exigences quand même sur le travail du corps. Elles arrivent d’ailleurs à danser enceinte pendant un certain temps. Pour les étoiles, elles vont au bout de leur contrat mais elles entrent dans une logique de maternité un peu avant la fin. 

Il y a une autre problématique que l’on rencontre chez les femmes et beaucoup moins chez les hommes pour le moment, c’est la concurrence. Dans le monde de la danse classique en particulier, la représentation de la danseuse c’est la jeunesse, la beauté, la finesse, l’élégance. Quand tu as 35 ans, tu n’as pas forcément la même vigueur ou le même physique qu’une fille de 16 ans. Et donc, cette concurrence finalement est très violente pour les danseuses qui avancent dans leur carrière. L’institution te le renvoie aussi car tu vas être moins sur des rôles de soliste, plus sur des rôles moins longs et petit à petit, tu te sens un peu à l’écart. On le leur dit aussi à demi-mot ou plus. La question du vieillissement chez les femmes est encore une fois plus difficile que chez les hommes. Ce qu’on retrouve dans la danse ce sont aussi des choses auxquelles on est confronté dans le monde du travail et dans la société de manière générale. La seule différence c’est que 35 ans c’est très jeune dans notre milieu mais les danseuses débutent à 16 ou 17 ans, donc à 35 ans elles ont déjà presque 20 ans de carrière ce qui n’est pas rien. Il y a alors celles qui sentent que c’est le moment et préparent leur projet de reconversion et celles qui ne veulent pas le voir ou ne le ressentent pas et prennent la sortie de plein fouet.

Une dernière chose à souligner, c’est que chez les danseurs, nous pouvons observer que la figure du professeur de danse qui n’a pas été interprète est souvent dévalorisée, voire critiquée. Et plus tu approches de ta fin de carrière, et clairement c’est un chapitre de ma thèse, il y a une bascule et ils vont commencer à parler de transmission, de ce qu’ils ont appris, de leur expérience. C’est normal que je passe de l’autre côté. Il y a tout ce travail de vocabulaire qui s’installe. Parce que c’est important de se dire que l’on va servir à quelque chose ».

  • Julie Granger parle du fait de devoir se donner sans concessions car c’est un métier extrêmement difficile tant pour le corps que pour l’esprit. Tu dois être entièrement dévouée mais pour autant, tu n’as aucune garantie de réussite. De plus, les danseurs travaillent pour atteindre un idéal, une perfection que peut-être ils toucheront du doigt mais qu’ils savent qu’ils n’atteindront jamais. Mais elle aborde aussi les moments de grâce où, tout à coup, tous les sacrifices ne sont rien à côté du moment présent. Ont-ils abordé le sujet avec toi ? Sont-ils trop focus sur le fait de ne pas encore être au top pour détecter et vivre ces moments ?

F.S.B : « En tout cas, dans ces termes-là, ça n’a pas été évoqué. Est-ce que ces temps de grâce, c’est en gros l’alignement des planètes et ils ont de la chance ? Ou ce sont des moments de vie qui sont tellement exceptionnels que ça mérite finalement tout ce travail ? »

  • Un peu des deux. Tout est en place, le corps, l’esprit. Tout ce pour quoi ils ont travaillé arrive à ce moment précis. Ils vivent un moment d’exception, au milieu de toute la dureté de leur quotidien, la discipline pour atteindre la perfection. Tout à coup, tout prend sens et ils sont là où ils sont censés être.

F.S.B : « Quand on travaille, on écoute le discours et après on observe sur le terrain ce qui se passe. On ne peut pas les prendre du temps de formation jusqu’à la reconversion mais j’ai moi observé des temps différents. Ce qui est certain, c’est que tous les jeunes, quand ils sont en école le vivent comme un bonheur de tous les jours. C’est-à-dire que cette difficulté, cette exigence, ils l’ont parfaitement intégré. On appelle ce phénomène l’incorporation. Elle fait tellement partie d’eux qu’ils ne le voient même plus comme un travail ou quelque chose de laborieux. Je ne dis pas que pour eux c’est super tous les matins mais ils ont la chance de pouvoir danser tous les jours. 

Ceux que j’ai vus, ils sont dans des écoles de haut niveau, entourés, accompagnés, chouchoutés. Ils sont dans des bulles et tout ce qui pourrait parasiter leur réussite est pris en charge par l’institution. C’est d’ailleurs une difficulté que j’ai observée au moment de la sortie du métier. Ils ont tellement l’habitude depuis qu’ils sont tout petits d’être pris en charge et que tout soit géré pour eux que lorsqu’ils doivent se prendre en main et être autonomes, ils sont totalement démunis. On les préserve beaucoup en fait. Ils ont juste à danser. Donc même si c’est physiquement difficile, ils sont quand même dans ce plaisir permanent de se lever tous les matins pour faire ce qu’ils aiment. Quand ils sont professionnels, ils ne vont même pas s’acheter leur paire de chaussons, c’est fourni. Tout est fourni quand ils partent en déplacement, c’est tout juste si on ne leur fait pas leur valise. Prendre un billet d’avion, ils ne savent pas faire. Ils ont beau avoir voyagé partout dans le monde, ils n’ont jamais été à l’initiative de l’organisation de quoi que ce soit. En tout cas, c’était vraiment ça pour les gens que j’ai rencontrés pour qu’ils puissent se consacrer à leur art et atteindre cette perfection. 

Ils sont coupés du monde ordinaire et ça contribue à en faire des êtres extraordinaires. On les débarrasse de tout ce quotidien, on les formate, on les prépare, on les construit à devenir des êtres de spectacles, de lumière qui ne sont là que pour danser. En sociologie, on appelle ça la construction de l’élite consacrée. Sauf que quand ils quittent ce métier-là, ils ne sont pas préparés à la vraie vie, à la gestion du quotidien et au regard des gens. La sortie est d’autant plus violente. Ce que je trouve intéressant c’est que ce fonctionnement n’est pas inné. C’est quelque chose que les institutions que l’on nomme les institutions totales construisent progressivement en les prenant jeunes et en travaillant d’une certaine manière. En exagérant un peu, un danseur à part ses pieds, ses articulations et son dos, il ne s’intéresse à rien d’autre ».

Reconversion
Source : julie-granger.com
  • Est-ce qu’ils estiment qu’il y a une part de chance dans leur carrière parce que tous suivent le même cheminement, ils ont tous le même cadre d’évolution et ont tous, a priori, un niveau d’excellence suffisant pour avoir été sélectionné. Est-ce qu’ils considèrent que ceux qui réussissent ont eu une part de chance ou y a-t-il autre chose qui peut faire la différence à ce niveau?

F.S.B : « C’est une bonne question. Je pense qu’il y a une part de chance. En tout cas, ils ne me l’ont jamais dit. Ça peut être des opportunités qui peuvent être totalement différentes. L’Opéra de Paris, c’est un nombre fixe de danseurs, toujours le même. Donc dès qu’il y a un départ à la retraite, ils savent que le poste va être comblé. Donc soit il y a des places disponibles, soit non. Ensuite les garçons sont toujours plus faciles à recruter que les filles car il y a moins de concurrence. Et après, il y a ceux qui vont être au bon endroit au bon moment. Le monde de l’art et du spectacle est un monde particulier où le subjectif est très présent. Il suffit que le chorégraphe ait un coup de cœur parce que la danseuse ou le danseur dégage quelque chose et que ça correspond à ce dont il a envie dans sa création. Alors peut-être qu’il choisira une personne techniquement moins bonne en fonction du projet chorégraphique ».

  • Outre la préparation physique, existe-t-il un suivi en préparation mentale pour se préparer au stress des auditions, des représentations ?

F.S.B: « Peut-être qu’aujourd’hui ce sont des choses qui ont changé. En tout cas, dans les échantillons et le travail que j’ai accompli, il n’a jamais été question de préparation mentale. Déjà, ils ne parlent jamais de préparation physique en danse mais de travail du corps »

  • Les danseurs que tu as cotoyé, ils ont confiance en eux ?

F.S.B : « De manière générale, l’artiste est quand même assez confiant, je dirais. Et quand tu es à l’Opéra de Paris, c’est dur de ne pas être confiant. Tu fais partie de l’élite »

  • Est-ce qu’ils ont malgré tout des fragilités comme tout le monde ?

F.S.B : « Je pense qu’ils en ont mais il ne faut surtout pas les montrer ou en parler. Et ils ne le font pas. Ce sont des milieux quand même assez durs. Je n’ai jamais vu de choses vraiment délibérées qui puisse porter atteinte à l’intégrité de l’autre mais il y a un côté intox sur les auditions par exemple qui se pratique ». 

  • Dans l’ensemble, est-ce qu’ils sont issus de milieux où les parents ont un certain statut social qui leur ouvre les portes ? Car la formation a un coût je suppose ? Est-ce quand même ouvert à tous les niveaux sociaux ?

F.S.B : « Majoritairement, ce sont quand même des personnes issues de classes sociales plutôt élevées. Je vais parler des générations que j’ai étudiées car le recrutement s’est peut-être un peu élargi. Mais je ne crois pas trop. La danse reste quand même une activité qui est assez élitiste. Même si on retrouve la pratique un peu partout, ceux qui vont aller dans de grandes écoles, sur du haut niveau, sont issus plutôt de milieux sociaux aisés. À la fois, parce que ça coûte cher mais aussi parce que ça correspond à des systèmes de valeur élitistes ». 

Julie Granger
Source : Facebook Julie Garnier Fitness
  • Je m’étais noté cette question “la discipline exclut-elle le plaisir ? » Tu as déjà un peu répondu à la question tout à l’heure.

ceF.S.B : « C’est que du kiff pour eux. Ou peut-être qu’ils le présentent comme ça et qu’ils le travaillent. Peut-être que ça aussi c’est de l’intox ou qu’ils essayent plus de se convaincre eux-mêmes, ou que ça fait peur d’admettre que certains jours ils n’ont pas envie de se lever pour aller danser. Ils avouent que c’est quand même usant parce que physiquement le corps souffre quand même d’être sollicité comme ça. Et tu peux être dans une contrainte physique mais pour autant faire quelque chose qui te plaît et que tu as choisi. C’est plus dans cette notion-là.

Il faut garder en tête que ce sont des enfants qui partent jeunes avec des difficultés liées à la gestion de l’adolescence quand tu es seul à l’internat. Ce n’est pas une situation facile l’éloignement avec le milieu familial. Il y a donc des périodes qui sont complexes car ce sont des enfants quand même. Au plus jeune, ils partent aux alentours de 10 ou 11 ans.

Et je reviens sur ce point, il y a une vraie incorporation de la douleur, elle fait partie du travail. S’ils n’ont pas une courbature ou mal à tel endroit, c’est qu’ils n’ont pas dû assez forcer. Et il y a surtout un recul du seuil de la souffrance. Le seuil de tolérance à la douleur est bien plus élevé qu’un individu lambda ».

  • Une partie du livre de Julie Granger raconte la terrible blessure dont elle a souffert et pour laquelle on lui a dit qu’elle ne marcherait peut-être jamais. Bien qu’ils aient conscience que leur corps est leur outil de travail, il n’est pas rare qu’ils le poussent jusqu’au point de rupture. 

F.S.B : « C’est très flagrant la question de la résistance et de la souffrance. Elle qui fait tellement partie du travail. Ils savent qu’ils vont se faire mal, peut-être quelque part qu’ils aiment se faire mal mais ils deviennent de plus en plus résistants »

  • Ils ont des équipes médicales qui les suivent à l’intérieur de la structure ?

F.S.B : « Je crois qu’il y avait un kiné et un ostéo qui venait de temps en temps sur place les voir. Mais il n’y a pas de staff médical comme dans des équipes sportives par exemple. C’est pris en charge lorsqu’ils vont chez le médecin et un suivi est quand même conseillé. Beaucoup et ça fait partie des valeurs artistiques préfèrent aller voir un ostéo qu’un kiné. Les médecines traditionnelles ne sont pas forcément les plus populaires. La douleur c’est un signal d’alerte que le corps t’envoie sauf qu’ils apprennent petit à petit à ne pas l’écouter ou à ne pas y être trop sensibles ».

  • Pour terminer cet entretien, tu travailles sur quoi actuellement ?

F.S.B : « Sur l’utilisation des réseaux sociaux dans les constructions des carrières des sportifs de haut niveau. Souvent ils utilisent Instagram comme entre amis. Et dans quelle mesure ils sont obligés de travailler avec ces outils sur lesquels ils ne sont pas formés ? Comment est-ce que l’on passe d’un usage personnel récréatif à un usage professionnel ? Je ne suis plus du tout sur les danseurs mais je reste sur une logique d’évolution des carrières de haut niveau ».

Nous espérons que cette interview vous a plu et nous remercions chaleureusement Florence pour son temps. Si vous avez des questions sur son travail ou que vous avez apprécié l’article, laissez un commentaire.

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