Encore un article sur les PN ?! Phénomène actuel (une histoire de mode ?), national (les chiffres à l’international sont sensiblement les mêmes), le pervers narcissique est partout. Et à chacun son PN, pas de jaloux : au travail, dans notre sphère amoureuse, dans notre sphère amicale, dans notre sphère familiale : que celui qui n’a jamais rencontré un pervers narcissique nous jette son premier psy !
Pour les débusquer, notre article “Pervers(e) narcissique ou simple toxique ?” nous donnera les clés (et bien plus). Pour le reste, c’est-à-dire pour les plus téméraires ou, carrément, les plus kamikazes, c’est ici que ça se passe.
110 000.
C’est le nombre de fois où le mot “pervers narcissique” a été recherché sur Google au mois de décembre 2024. 112 000 en janvier 2025. Joli score ! Et que cherche-t-on à savoir à son sujet, au juste ? Comment on peut les débusquer – les articles didactiques “10 signes qui doivent vous alerter”, “10 signes qui prouvent que vous êtes en couple avec un pervers narcissique”, “20 points pour reconnaître un pervers narcissique” arrivent en tête de liste… Cela vous étonne ? C’est qu’ils avancent masqués les bougres et qu’on aimerait bien tirer sur le masque le plus tôt possible…
Dompter le lion : peut-on apprivoiser un pervers narcissique ?
Oui, je sais, c’est psychologiquement incorrect (parce qu’il faut fuir, on le sait et le plus vite possible). Que faire donc si la sortie n’est pas une possibilité ou si l’on décide de retourner l’arme psychologique contre l’agresseur ? Peut-on, à l’image du dompteur face au lion, canaliser un manipulateur ?
Le lion incarne à la fois la puissance et la menace, tout comme le pervers narcissique qui règne sur son territoire avec une assurance écrasante. Ce prédateur psychologique, à l’image du félin, observe, teste et ne tolère aucune faiblesse. L’erreur fatale du dompteur est de montrer de la peur ou de l’indécision ; dès qu’il vacille, il devient une proie.
Dompter un pervers narcissique, ce n’est pas le transformer en chat domestique, mais apprendre à jouer sur ses instincts pour éviter d’être dévoré. C’est un jeu d’équilibre périlleux où il s’agit de comprendre ses mécanismes sans lui céder du terrain.
Les stratégies d’apprivoisement : entre Machiavel et Hannibal Lecter
Dans Le Prince, Machiavel explique que la ruse est souvent plus efficace que la force brute (“être rusé comme un renard et féroce comme un lion dans l’exercice du pouvoir” conseille-t-il). Pour survivre face à un pervers narcissique, il faut manier l’art de la dissimulation et de la subtilité. Comme Clarice Starling dans Le Silence des agneaux, il faut rester en contrôle, éviter toute réaction émotionnelle excessive et lui donner l’impression qu’il garde la main, alors qu’en réalité, c’est vous qui menez la danse (fébrilement, quand même, avouons-le).
Quelques principes fondamentaux :
- Ne jamais montrer sa peur : le manipulateur se nourrit des émotions négatives qu’il suscite. Restez impassible, même sous l’attaque.
- Retourner le miroir : les pervers narcissiques ont besoin d’admiration. Flattez subtilement leur ego tout en les orientant vers des comportements moins toxiques.
- Maîtriser l’art de la fuite maîtrisée : parfois, simuler une soumission partielle permet d’éviter une confrontation frontale et de préparer un coup stratégique.
- Laisser croire qu’il décide : comme le dompteur qui fait croire au lion que c’est lui qui choisit d’obéir, il faut donner au pervers narcissique l’illusion du contrôle tout en influençant ses décisions.
Alors, jusqu’où peut-on aller ?
Dompter un pervers narcissique n’est pas une victoire en soi (et ne peut être qu’une solution temporaire) mais une stratégie de survie. Comme face à un lion, l’illusion de contrôle peut s’effondrer en un instant. Rester en mouvement, garder une porte de sortie et ne jamais perdre de vue que l’issue idéale reste, malgré tout, la liberté.
Et les lionnes dans tout ça ?
Et oui, et oui, charité bien ordonnée commence par soi-même. Pourquoi donc les hommes auraient le monopole de la manipulation ?
Certes, les femmes perverses narcissiques sont moins nombreuses que leurs homologues masculins, mais leur existence est indéniable. Certaines études estiment que près de 30 % des pervers narcissiques sont des femmes. C’est beaucoup ! Ce sont des lionnes aussi mais leur approche diffère. Moins de domination frontale, leur truc à elle, c’est la manipulation émotionnelle, la séduction et la victimisation pour asseoir leur pouvoir. Elles excellent dans l’art du double visage (la fameuse technique du chaud et du froid), pouvant se montrer douces et attentionnées en public tout en étant destructrices en privé.
Leur emprise passe souvent par la culpabilisation et l’inversion des rôles, rendant leur influence particulièrement insidieuse. À l’image de Cersei Lannister dans Game of Thrones, impitoyable stratège, dénuée de toute empathie et altruisme, qui manie la manipulation et la destruction avec une finesse calculée. Ou encore Miranda Priestly dans Le Diable s’habille en Prada : figure d’autorité qui joue sur la pression psychologique et l’humiliation déguisée pour asseoir son pouvoir. Et que dire de la redoutable Amy Dunne dans Gone Girl ? Maîtresse de la manipulation, elle orchestre un complot diabolique auprès de son gentil mari (le pauvre Ben Affleck…) en inversant les rôles de victime et de bourreau.
De ce côté-là donc, rien n’a envié du côté des hommes (dommage !)!
En conclusion : et si on adoptait plutôt un chat ?
Si l’idée de dresser un lion vous semble trop risquée (et épuisante), pourquoi ne pas opter pour un chat ? Certes, il aura encore son petit côté manipulateur et imprévisible, mais au moins, il ne cherchera pas, activement, à ruiner votre existence (sauf s’il n’a pas sa gamelle dans l’heure).
Si vous voulez jouer avec un félin (chacun son plaisir hein !), autant en choisir un qui accepte d’être caressé sans vous arracher la main. Et si malgré tout vous persistez à vouloir dompter un pervers narcissique, assurez-vous d’avoir toujours un fouet… Et une issue de secours ! Parce qu’on le sait : face à un(e) pervers(e) narcissique, on ne gagne jamais, on fuit !
