La grossesse et l’accouchement sont des étapes de vie qui laissent une trace indélébile dans la vie d’une femme. L’expérience peut être aussi belle, unique et magique, que difficile et douloureuse.
Et la grossesse, c’est un des rares films d’amour dont on ne peut pas prédire la fin… et oui l’accouchement est hors de contrôle et de prédiction.
Il ne reste qu’à rêver, imaginer quelle est la venue au monde idéale que l’on espère pour son enfant, et l’accouchement qu’on aimerait vivre.
Le mien de rêve, c’était accoucher dans l’eau, je vous raconte ?
Avant propos : Bye bye Perfect Mum !
Devenir maman, c’est donner tout ce qu’on a d’énergie et d’amour à un petit être, pendant neuf mois… ET puis… pendant toute une vie ! C’est trouver la moindre étincelle de vie, de force, au fond de soi, même quand on est complètement vidée, pour la donner à une autre personne que soi.
L’art de l’amour inconditionnel s’apprend avec la maternité, et qu’est-ce que c’est beau… mais on confond parfois dévotion avec sacrifice. Et bon nombre de mamans, comme moi, vont au-delà des limites de leur corps pour apporter le meilleur à leur bébé.
J’en ai fait l’expérience pour ma première fille. À trop vouloir être une maman parfaite, j’ai vite déchanté car tout ne s’est pas déroulé exactement comme je l’imaginais. J’ai dû m’adapter avec résilience et accepter que je n’avais pas pu aller au bout de mon projet de naissance. Pas une mince affaire…
S’investir excessivement pour ses enfants au détriment de soi-même peut paradoxalement mener à des situations où l’on doit apprendre à lâcher prise, selon mon expérience personnelle.
Alors pour ma deuxième grossesse, je me suis fixée moins d’objectifs, moins de pression, moins de contrôle, car de toute façon, rien n’est sous contrôle quand arrive THE moment. Mais je ressentais dans le cœur une irréductible envie, celle d’accoucher dans l’eau.
Accouchement dans l'eau : mode d'emploi
Lors d’une visite de fin de grossesse (monitoring) à l’hôpital d’Issoire (Puy-de-Dôme) on m’a dit de descendre en salle « Nature » pour procéder à l’examen. J’ai reconnu cette salle qui avait vu naître ma première fille. Mais il y avait une nouveauté de taille dans la pièce, une baignoire !
Je venais tout juste de consulter un article du journal local abordant l’accouchement dans l’eau dans cette maternité. Durant les trente minutes de monitoring, je me plaisais à imaginer la venue au monde de mon enfant dans cette baignoire, de manière naturelle, ou comme ils disent dans le jargon médical « physiologique ».
Ni une ni deux, j’ai pris rendez-vous avec les sages-femmes pour signer une charte (obligatoire pour l’accouchement dans la baignoire), et me préparer à cette éventualité.
Je dis « éventualité » car pour accoucher dans l’eau, il faut cocher pas mal de cases. Pas possible pour une grossesse à risques évidemment, ni si naissance prématurée ou bébé mal positionné. Les antécédents médicaux pèsent dans la balance. Il faut également que le moment venu, la salle soit disponible, et que le travail soit bien avancé pour le terminer dans l’eau.
Il faut également garder en tête que pour ce type d’accouchement, pas de péridurale au programme, et se préparer mentalement à la gestion de la douleur. Un cathéter au cas où sur le poignet, un monitoring waterproof et le tour est joué, plus qu’à pousser.
Ah oui, aussi, petit détail glamour, il faut prévoir une épuisette, car les cacas dans l’eau, ça peut arriver…
Et plouf... le bébé !
Et ce qui devait arriver… arriva. Contractions rapprochées, fin de soirée, début de nuit, évidemment, sinon ce n’est pas drôle. Une fois les enfants déposés chez les grands-parents, direction la maternité. Une petite heure de travail à peine et me voilà dirigée vers la salle nature, pour terminer le travail dans la fameuse baignoire.
Je ne sais même pas combien de temps je suis restée dans l’eau, mais je sais que j’étais bien mieux dedans que dehors. Et puis, après quelques petits efforts et cris du cœur (je reste polie ?) avec le soutien et la présence de A à Z de mon compagnon, de la sage-femme et son auxiliaire, très bienveillantes, rassurantes, et à l’écoute de mes besoins… Gabrielle est arrivée, de manière fluide, et douce, comme un poisson dans l’eau. Elle n’est d’ailleurs pas passée loin du poisson, elle est Verseau !
J’ai pu prendre ma fille dans mes bras, avant que la sage-femme et mon conjoint ne m’aident à me relever, me sèchent et m’installent sur un lit pour les soins.
J’ai ensuite passé plus d’une heure à blottir mon bébé contre moi en peau à peau, avant de rejoindre la chambre, dans une atmosphère empreinte de sérénité, d’amour, de fierté de l’expérience accomplie.

Les avantages d'accoucher et de naître dans l'eau ?
Selon plusieurs retours de sages-femmes dans les maternités qui proposent ce type d’accouchement, les bébés nés dans l’eau seraient plus apaisés, plus calmes. Rien ne prouve que cette expérience est réellement pour eux. Moins traumatisante qu’une venue au monde plus « classique », grâce au milieu aquatique et sa chaleur, qu’ils connaissent déjà dans l’utérus de la maman puisqu’ils baignent dans du liquide amniotique, pourraient être plus familier pour eux.
Pour ma part, ma petite Gabrielle s’est révélée être un nouveau-né très paisible.
En ce qui concerne la maman, l’eau chaude a un effet relaxant, permettrait de soulager les contractions, et assouplir les tissus. Je ne peux que confirmer ces observations.
Accoucher dans une baignoire en maternité, cela ne se fait pas partout, mais c’est important de savoir que cela existe et se démocratise de plus en plus.
C’est une expérience qui personnellement m’a permis de rencontrer ma fille dans la douceur, la sérénité, et dans un élément que j’affectionne particulièrement, l’eau.
Chaque femme est différente, avec ses besoins, ses peurs, ses attentes, ses rêves… mais si l’eau vous appelle, n’hésitez pas à vous renseigner et à envisager l’expérience ! Mais sans trop d’attente ni de pression, car on sait parfaitement que la nature et surtout bébé, auront le fin mot de l’histoire!