Christopher Tourneur : Un amoureux de l’Auvergne !

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Cet inspirant vichyssois de 35 ans fourmille d’idées à la seconde. Sa devise, inspirée d’une phrase de Mike Horn : « si tes rêves ne te font pas peur, c’est qu’ils ne sont pas assez grands ». Christopher  est du genre à se lancer des défis fous et à se donner les moyens de les mettre en œuvre : réaliser sur trois ans un premier film de 2h30 rassemblant 500 participants sans budget initial. Fédérer des groupes de musique internationaux éphémères constitués d’élèves de différentes cultures, et  organiser des concerts devant 300 personnes.  Créer un conte pour enfants à six mains, en version papier et animée… Le fil conducteur de ses envies : rassembler les gens, partager, et raconter des histoires sur l’Auvergne et les auvergnats.

SCARLETTE est allée rencontrer ce dynamique jeune homme sur son lieu de travail,  à l’Alliance Française de Vichy. Il nous parle de l’Auvergne, de ses créations et de ses projets.

Peux-tu nous parler de ton parcours ?

Mes parents m’ont poussé à faire des études dans le commerce. J’ai  ensuite été manager dans un magasin de sport, et j’ai très mal vécu de me retrouver dans une boite, à vendre des boites,  à longueur de journée !  Alors que je gagnais bien ma vie, j’ai  tout abandonné pour devenir animateur culturel pour 300 euros par mois, dans un petit village de l’Allier. J’apprenais aux enfants à jouer de la musique, à pratiquer le Skate-Board, et même le journalisme.

J’ai ensuite été intervenant culturel en musique (guitare, basse et batterie) ; j’ai appris ces instruments en autodidacte. En convoquant les compétences de chacun, mon travail était de créer des ponts et des connexions entre tous les musiciens. La musique est un formidable vecteur pour rassembler les gens. Les croisements, le partage et l’interaction permettent de créer de la nouveauté.

Aujourd’hui, je suis sous-responsable culturel du CAVILAM Alliance Française de Vichy. Notre tâche est de faire découvrir la culture française aux étudiants étrangers que l’on reçoit. Faire déguster un vin à un Sud-Coréen dans la forêt de Tronçais,  échanger avec un étudiant Yéménite autour de la danse et de la gastronomie de son pays, ça n’a pas de prix !

Crédits Photos Delphine Zamai

Tu as réalisé en 2019 le film « Un pas vers vous dans l’Allier ». Une comédie-documentaire sur les Bourbonnais, avec des Bourbonnais, créé et réalisé par des Bourbonnais. Comment t’est venue l’idée de créer ce premier film ?

En 2017, j’ai eu un accident de surf. J’ai failli perdre l’utilisation de ma jambe droite. Une période difficile, pendant laquelle j’étais cloué au lit. Ma seule fenêtre était l’écriture. En l’espace d’un an, avec l’aide de ma compagne Marie Julien et de Stefan Colomb, j’ai écrit  « Un pas vers vous dans l’Allier « . L’histoire est devenue un film de 02h40 grâce à a participation de pas moins de 478 personnes ! C’était une sacrée aventure de partage autour d’un projet fédérateur : faire découvrir le  territoire de l’Allier autrement, donner envie aux gens  de  découvrir sa richesse socio-culturelle, de manière non scolaire et humaniste.

Pourquoi un film ? J’aime beaucoup l’image et le cinéma. Les films de Tarantino, en particulier, ont été un choc pour moi. Ses plans-séquences truffés de dialogues savoureux qui n’en finissent pas, c’est de la musique, ça groove ! Tarantino, c’est le James Brown du cinéma !  Et puis peut-être parce que Jacques Tourneur, un grand réalisateur Hollywoodien des années 20 qui a fait tourner  Kirk Douglas est mon arrière grand-oncle ! Toute ma famille du côté italien travaille dans le cinéma. Mais ça, étonnement, je ne  l’ai su qu’après avoir réalisé mon premier film ! Je dois certainement avoir le cinéma dans le sang !

Quelle est le synopsis de ton film en quelques mots ?

Le film raconte l’histoire de journalistes d’une grande chaîne de télévision dont l’audience est en baisse. Contraints d’abandonner leur sacro-sainte métropole pour réaliser des reportages loin de leur environnement, ils débarquent dans l’Allier avec tous leurs équipements, mais surtout avec un bon nombre de préjugés. Brutalement exposés à ce qu’ils pensent être un monde perdu, leur acclimatation s’annonce des plus surprenantes. 

Ton rapport à l’Auvergne ?

Je suis un produit 100 % vichyssois, je n’ai jamais voulu quitter la région, pour des raisons familiales mais aussi par attachement à ma région, que je considère comme un véritable cocon. J’y ai énormément d’attaches affectives, émotionnelles, je m’y sens bien et je fourmille d’idées pour la mettre en valeur via mes projets professionnels. Pour moi, raconter des histoires sur l’Auvergne et les auvergnats, c’est une vocation qui a pour but de démontrer qu’il n’y a pas besoin parfois d’aller bien loin de chez soi pour découvrir des trésors culturels, patrimoniaux et anthropologiques. Par exemple, dans l’Allier, plus de 500 châteaux ont été répertorié !

Qu’est ce qui t’anime dans tous tes projets ?

Réaliser des choses démesurées, non pas pour me mettre en valeur, mais pour m’entrainer et entrainer les autres ! Et depuis la sortie du film, j’ai besoin de recréer cette émulation en m’investissant dans de gros projets similaires.

Transmettre en racontant des histoires, sur le patrimoine, le sport,  la Nature… C’est comme un devoir de mémoire, de témoignage, permettant de vivifier la culture tout en  conservant les richesses du passé. J’aime écouter les personnes âgées, par exemple. Elles sont souvent l’âme du territoire.  J’ai un ami élu d’un petit village dans l’Allier qui me raconte ses souvenirs de la vie autour du lavoir du village. Il y a plus de 80 ans,  les lavoirs constituaient le lieu d’interaction social  du village, le Facebook de l’époque ! Ces histoires me touchent énormément. Je ne veux pas qu’on  oublie ces gens. Ils nous rappellent à quel point on a acquis un confort de vie que l’on ne mesure même plus.

Parle-nous de ton conte récemment publié en 2020 : La clé des géants 

La Clé des Géants est un récit initiatique et autobiographique, un conte pour enfant et pour adulte ayant conservé leur âme d’enfant. Léo est un jeune hêtre âgé de presque cent ans. Il vit dans la Montagne Bourbonnaise et a passé une partie de sa vie dans son bosquet sans se poser de question, jusqu’au jour où… Les arbres sont-ils capables d’ennui ? D’émotions ?

 J’ai toujours été fasciné par les arbres.  Pour écrire le scénario, je me suis inspiré de  l’Allée des Géants, à Saint-Nicolas-des-Biefs, un alignement incroyable d’ hêtres tortueux de plus de 400 ans. L’auteure-poète Corinne Gardette et l’illustrateur Joachim Degboe ont également participé au projet. Des sujets profonds sont abordés en filigrane : la sauvegarde de la Nature, le droit à la différence, les conflits intergénérationnels… Le conte existe en format papier. La sortie de la version animée a été repoussée en raison de la Covid.

Les auteurs

Quel sont tes nouveaux projets ?

J’ai un projet de série documentaire  sur l’Auvergne, dans le prolongement de mon film « Un pas vers vous dans l’Allier » dont le but est de valoriser la région de manière originale. Il s’appellera « Un pas vers vous en Auvergne », et sera constitué de quatre épisodes par département. Le fil conducteur est le même, rencontrer des personnalités et des lieux remarquables.  J’ai fait la connaissance dernièrement d’un géologue passionnant et atypique, qui interpelle les gens dans la rue, leur fait lever les yeux de leur téléphone portable pour leur expliquer qu’un roi de France est passé dans la rue où ils se trouvent ! J’ai rencontré également Jessy Tremoulière, consacrée meilleure joueuse internationale de Rugby de la décennie, une femme incroyable qui  mène de concert sa carrière sportive professionnelle et son travail d’agricultrice !

Des passions ?

Une tonne ! J’adore le Skate et sa culture associée. J’aime également m’immerger dans la Nature dans des conditions extrêmes.  Je vais crapahuter une fois par mois dans le massif du Sancy, dans la vallée de Chaudefour, et j’y dors à la belle étoile, en plein hiver, en creusant un trou dans la neige. On se sent tout petit, ça nous remet à notre place.

Des lieux que tu affectionnes tout particulièrement en Auvergne?

J’adore aller manger une truffade en écoutant un bon concert chez Philippe et Sylvie, au Barapotin, à Charroux. J’ai l’impression que le temps s’arrête. Les tenanciers sont capables de faire danser des ambassadeurs sur la table !

 J’aime beaucoup la forêt de Tronçais également. On peut y rencontrer le passionnant Christophe Rué, un photographe animalier qui pratique l’affût en forêt. Il y a aussi Sylvain Cordeau,  un Musher  qui propose des escapades magiques en chiens de traineau.

Le château de Billy est également un incontournable, un château fort du XIIIème siècle situé au nord de Vichy.

L’allée des géants, ces fameux hêtres tortueux  pluri-centenaires que nous avons célébré dans le conte, est un endroit magique  de la montagne Bourbonnaise

Dans le Cantal, j’adore Marcolès, une petite cité médiévale de caractère, où je vais d’ailleurs bientôt aller rencontrer  un des derniers galocheurs en France.

A Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire,  les Editions Cheyne – une maison d’Edition exemplaire avec un savoir ancestral d’impression au plomb – organise «  Lecture sous l’arbre », un évènement remarquable rassemblant un public autour de la littérature et de la poésie contée.

https://www.unpasversvous.fr/

contact@unpasversvous.fr

DVD  « Un pas vers vous dans l’Allier » (20 euros) et le conte « La clé des géants » (15 euros)  en vente ici :

  https://www.facebook.com/UnPasVersVous/

Autres points de vente :

 Espace culturel Leclerc, 11 rue Rhin et Danube, Bellerive

Librairie « à la page », 5 rue Sornin, Vichy

 Librairie Carnot, Boulevard Carnot, Vichy

Isis, 1 rue du président Roosevelt, Vichy

 L’ingrédient, 8 rue Burnol, Vichy

Cora, Allée des Ailes, Vichy

 Fnac, 35 rue Lucas, Vichy

Office du tourisme Saint Pourçain sur Sioule, Vichy et Charroux

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