Vous pensiez avoir tout entendu sur les légendes du rock ? Détrompez-vous ! Imaginez un instant que Donald Trump soit le sosie d’Elvis. Que le King se cache sous une fausse identité en Argentine, protégé par la CIA, et que Tupac vive sur une île paradisiaque avec lui… Les élections américaines ne manqueraient certainement pas de piquant avec de telles révélations !
Mais restons concentrés sur notre sujet principal, le King. Est-ce parce qu’avec Elvis Presley, il n’y a pas de demi-mesure, juste une immersion totale dans le monde éclatant et extravagant du rock ‘n’ roll, que les plus folles rumeurs fleurissent autour de lui ? Que vous soyez un inconditionnel ou juste un curieux, une chose est sûre : avec le King, l’ennui n’est jamais au rendez-vous. Scarlette vous propose aujourd’hui cinq raisons d’adorer le King pour son héritage, derrière les strass, paillettes et Gomina.
Il y a des martyrs qu’on aimerait réhabiliter. En commençant par la légende du rock Elvis Presley. De Taylor Swift à Harry Styles, De Mick Jagger à Elton John, toutes ces rock stars et bien d’autres ont été influencés par cet homme d’abord honni puis érigé en Roi. Nous allons donc, ensemble, remonter le temps et tenter d’expliquer pourquoi la rock and roll attitude, chère à notre Johnny national, existe depuis qu’Elvis Presley est entré dans ce monde. God bless Elvis.
Le King of style
Le roi du rock and roll n’était pas seulement l’un des plus grands musiciens de tous les temps, mais aussi l’un des plus aventureux sur le plan vestimentaire. La chemise hawaïenne, c’était lui, (blue Hawaï en 1962). Les combinaisons, en strass au décolleté plongeant, aussi. Harry Style lui dit merci. Au-delà d’une combinaison blanche, on peut saluer l’audace du King dans le choix des couleurs. Du rouge sang au bleu électrique, des strass et paillettes au total look cuir, il a tout fait, tout donné à voir, un peu comme ses influences musicales qui sont allées du classique au jazz en passant par le gospel et la country. Un vrai caméléon, sans nul doute une des raisons pour lesquelles il était magnifiquement incompris et follement idolâtré.
Elvis, le recordman
Il a pulvérisé tous les records dont celui de se faire détester par le plus grand nombre. Oui, en 1950, bouger sur scène n’était pas convenable. On le qualifiait ainsi de délinquant, ennemi du peuple, maniaque sexuel, anti américain, dangereux. Malgré cela, en à peine 20 ans de carrière, il a été l’artiste solo qui a vendu le plus de disques (un milliard, dont sept cents millions de son vivant). Jusqu’à Taylor Swift en janvier dernier, il a été l’artiste solo ayant passé le plus grand nombre de semaines en 1ere place du classement des albums aux États-Unis (68, Elvis en a passé 67). Il est le seul artiste à avoir réuni un milliard et demi de spectateurs en un seul concert… c’était lors du tout premier concert retransmis à la télévision dans 54 pays. Dernier record : 100 kg, c’est le poids, pour 1,83 mètre, du King à sa mort. Il ne supportait pas l’alcool et ne se droguait pas. Mais, la confusion est venue du mot drugs qui en anglais signifie médicaments. Car, une chose est sûre, il en usait, sa santé étant fragile, et il s’alimentait très mal.
Le martyr du rock
Les biographes de Presley racontent son existence comme un long calvaire et font état de son martyr, de sa souffrance, de son dévouement à autrui. La dimension pathétique, christique, qui caractérise la figure de la sainteté, apparaît clairement dans les récits. La vie d’Elvis comme celle du Saint est tout entière transformée en autosacrifice en un interminable chemin de croix qui aura duré jusqu’à sa mort en 1977, obèse, sur-médicamenté, seul et dépressif.
Are you lonesome tonight
Il est le premier à avoir essuyé les plâtres d’une absence de vie normale de par sa célébrité. Rien n’était normal dans sa vie, surtout pas sa vie privée. Presley ne peut être ni un époux, ni un père, ni un ami, ni un homme, destiné à consacrer sa vie à ses fans et à la musique, comme le Saint dédiant son existence à Dieu. Le plus beau témoignage de cette existence mortifère est dépeint dans le film « Priscilla » de Sofia Coppola. Inspiré du livre de l’épouse du King, il retrace la vie d’une « femme de », délaissée, malheureuse et frustrée. Coppola a d’abord voulu traiter du « sentiment du premier amour qui vous submerge et de la difficulté à garder sa propre identité au milieu d’un univers exubérant ». Nous pouvons tout de même nous poser la question : Elvis a-t-il infligé inconsciemment à la seule femme qui l’aimait, le même sort que son statut lui infligeait ? Toujours est-il qu’à la sortie du film en janvier dernier, les fans d’Elvis ont crié au scandale, je n’y ai vu qu’un point de vue, dérangeant et complexe… comme peut l’être la vie, même loin des paillettes.
Il a offert le rock aux blancs
Qu’il soit ou non l’inventeur du rock’n’roll importe peu. Ce qu’a réalisé Elvis Presley dépasse largement le débat de spécialistes. Le jeune Elvis est amateur des musiques noires de son époque, du blues au gospel. Au cours de l’été 1953, il pousse la porte de ce qui n’est alors qu’un petit studio consacré à ces musiques : Sun Records, à Memphis. Il ignore encore que c’est dans cet endroit, devenu mythique depuis, que son destin et celui de l’Amérique blanche vont basculer.
Ensemble, refusons de parler d’appropriation culturelle à ce stade. Tout artiste crée à partir de quelque chose d’existant. Les Beattles ont été influencés par… Elvis Presley, tout comme Chuck Berry, Bob Dylan, Freddy Mercury, Bruce Springsteen… tous en fait ! Vous comprendrez que la musique ce n’est qu’une façon d’adapter d’autres musiques, le talent est dans l’interprétation faites de telles ou telles. Le précepte est valable pour la mode, la peinture, le cinéma, le king…
Elvis Presley était un punk en 1950, puis une machine à fric pour son manager. Mais surtout, à lui seul, il est une modernisation du motif du martyr qui meurt du trop-plein d’amour, de succès et de réussite, de gloire et de richesse. La notion d’artiste maudit, le paradigme Presleyen, peut être ramenée à d’autres célébrités comme Michael Jackson, James Dean, Diana, Kurt Cobain… princesses, rois et reines ont payé de leurs vies pour que nous puissions les aduler. God bless them.