La sodomie c’est sale, ça fait mal, c’est « contre nature ». C’est surtout faux ! Cette pratique sexuelle a mauvaise presse depuis des millénaires : raisons religieuses d’abord, puis patriarcales (j’ai mal à mon phallus), et enfin homophobes.
Voici l’histoire d’une pratique qui fascine, dégoûte, fait peur ou attire. Et pour ceux qui souhaitent tenter le coup avec panache, Scarlette vous livre quelques conseils en fin d’article pour aborder la face cachée de la lune dans les règles de l’art.
Les raisons premières (et primaires) de la détestation de la sodomie datent de «l‘âge de bronze» (ça ne s’invente pas). La sodomie vient de Sodome, cette ville en Jordanie qui aurait subi une punition divine car on y pratiquait le sexe à toutes les sauces. La race humaine ayant besoin de se perpétrer, les chrétiens ont banni la pratique «non reproductrice». C’était plié : le péché de sodomie était horrible à Dieu et par extension, aux hommes. Sodome n’existe plus, je propose de militer pour débaptiser la sodomie, interdire ses quolibets, déconstruire (on s’est bien attaqué à Blanche neige). Pour information, des scientifiques américains ont débunké le mythe : c’est une météorite qui aurait détruit une ville au Moyen-Orient voisine de Sodome, ce qui aurait inspiré le récit biblique.
Le patriarcat, cet ennemi de toujours
Encore lui? Et oui, ce bon vieux patriarcat a eu des siècles de gloire, mettant un voile sur toute liberté. Ce n’est pas un scoop de dire qu’il a bafoué les droits de l’individu au bénéfice de ses codes. La sodomie, à peine voilée, était une pratique largement associée à l’homosexualité et donc aux nombreuses injonctions et normes patriarcales liées à l’orientation sexuelle. Et puis la personne qui reçoit la pénétration était perçue comme passive, voire soumise. Cette vision était d’autant plus inconcevable quand il s’agit d’un homme, viril, dominant. Le mâle n’aime pas du tout ça. Retour à la case patriarcat et sa peau dure comme une trique. Morte. Par contre le missionnaire, la soumission en images, n’a jamais dérangé personne ! Et quand on sait que les homos font l’amour dans les mêmes positions que les hétéros, on ravale vite son seum.
C'est pas dans le bon sens, non ?
La sodomie est arrivée très tôt dans les exigences de mes petits copains. Sans autre préliminaire qu’un « oups, ça a glissé … je peux rester ? » – un accident, donc – Vous aurez compris pourquoi, quelque soit la taille de ce qui rentrait ou l’ambiance qui régnait, le sexe par derrière me terrifiait. Parce-que ce truc c’est comme la cuisine : sans ingrédients ni préparation c’est pas bon. Pourtant, avec une information éclairée sur le sujet et le lâcher prise comme étendard, j’aurais peut-être aimé ça. Car oui, aimer le sexe anal c’est s’autoriser à explorer sans juger, de se faire plaisir à l’instant T et d’accepter que ok, le popo sort par là, mais rappelons qu’absolument tous les orifices peuvent fonctionner dans les deux sens. Pensez-y.
Bug de l'an 2000 ou révolution sexuelle tardive ?
La bande passante augmentant et les contenus informatifs se multipliant, internet a joué un grand rôle dans l’information de ce qui n’était pas du tout renseigné «de mon temps». Bien informés, on est rassurés, c’est la base ! La démocratisation des gels lubrifiants ou relaxants, le Poppers, l’avènement du genre et la parole libérée ont éclairé les pro tout comme les anti : savoir pourquoi on aime ou pas, c’est aussi la base.
Nous apprenions avec stupeur que la douleur n’est pas une fatalité, elle n’est que le reflet d’une crainte alimentée par la peur, la honte, l’inconnu.
Du côté des hommes hétérosexuels, je me demandais souvent pourquoi aiment-ils la sodomie ? La littérature dit que, passif ou actif, cela vient du fait que cette pratique reflète un léger parfum d’interdit mêlé d’une douce sensation de domination (ben tiens). L’anus étant plus serré que le vagin, la pénétration est très excitante pour le sexe masculin. Les filles, par contre, il nous faut quelques menues préparations, on en reparle plus bas.
Le point P, c'est pas qu'un magasin de pneus
L’arrivée du petit dernier devrait faire consensus : le point P pour prostate. Maintenant qu’il est documenté, pourquoi, messieurs, se priver de cette stimulation orgasmique quand le seul apriori est qu’il serait réservé aux mecs entre eux ? Un préjugé qui prive d’un plaisir, c’est bête, alors qu’un petit doigt bien lubrifié vous fera monter au panthéon de l’orgasme… féminin…. Parce que oui, cet orgasme est celui qui se rapproche le plus de l’orgasme féminin (bande de jaloux).
Convaincus ? C’est l’heure des petits tips, fondamentaux, pour réussir sa sodomie sans risques, avec plaisir, l’esprit léger.
Que manger avant une sodomie?
Tout d’abord, avant la sodomie évitez de… manger un chili con carne. Si vraiment vous avez trop faim, préférer le riz ou les pâtes aux fibres et fruits secs. L’idéal étant de pratiquer la sodomie à jeun afin d’éviter tout risque d’accident. Le fait de se sentir propre participe aussi au relâchement du corps et à l’augmentation du plaisir.
Comment bien se préparer ?
Il est recommandé de bien se laver, de préférence sous la douche et à l’eau tiède. Si la lubrification est primordiale, l’hygiène est elle aussi importante. Elle participe à la détente et à l’aboutissement de l’orgasme anal. Une poire à lavement à demi-remplie d’eau tiède (hyper important, c’est fragile là-dedans) est intéressante. Une sonde anale peut rassurer les plus angoissés. Dernière mise en garde : tout objet, vivant ou non, qui entre dans votre anus ne doit pas revenir dans votre vagin. Si monsieur porte un préservatif, il faut en changer à chaque fois que vous changerez de trou. Oui, c’est un budget mais c’est important.
Comment s’initier au sexe anal ?
C’est dans vos projets et vous souhaitez vous initier d’abord en solo ? Nous vous recommandons l’utilisation d’un sextoy. Un gode ventouse permet de s’initier aux plaisirs de la sodomie sans oublier le lubrifiant intime (pas très glamour, une déchirure…). Maintenant que vous savez tout ou presque, enjoy et bienvenue à popoland 😉